Étude sur les sacs d’emplettes

Photo sacs emplettes

Article rédigé par RECYC-QUÉBEC, paru dans l’édition Hiver 2018 du magazine Le détaillant

Que devez-vous retenir de l’analyse du cycle de vie environnementale et économique des sacs d’emplettes publiée par RECYC-QUÉBEC ?

Au début de l’année 2018, RECYC-QUÉBEC a rendu publics les résultats de l’analyse du cycle de vie (ACV) environnementale et économique des sacs d’emplettes. L’étude, réalisée par le Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), présente les conséquences environnementales potentielles et les coûts de huit types de sacs d’emplettes dans un contexte québécois ainsi que l’empreinte environnementale d’un sac écologique conçu au Québec.Plus précisément, les résultats permettent de déterminer l’empreinte environnementale de cinq sacs dits jetables ou à usage unique, c’est-à-dire conçus pour être utilisés une seule fois, et de quatre sacs réutilisables, conçus quant à eux pour être utilisés plusieurs fois et qui sont généralement plus grands et plus robustes que les sacs jetables.Vous faites partie des commerçants qui souhaitent offrir à leur clientèle une alternative aux sacs jetables et qui évaluent les différents choix qui s’offrent à eux ? Prenez connaissance des faits saillants de l’étude, qui vous appor­teront l’éclairage nécessaire pour vous guider dans votre prise de décision.

Analyse du cycle de vie : de quoi s’agit-il exactement ?

L’analyse du cycle de vie (ACV) est une approche scientifique qui vise la prise en compte des conséquences environnementales, sociales et économiques qu’un produit ou un service peut entraîner, et ce, tout au long de son cycle de vie. L’ACV évalue l’empreinte d’un produit en trois phases : la production (y compris l’extraction des matériaux et l’énergie consommée pour les produire), l’utilisation et le recyclage.Dans le cas de l’ACV des sacs d’emplettes, l’étude a été réalisée notamment pour aider les municipalités à évaluer, sur la base de don­nées scientifiques, la pertinence d’adopter une politique de bannissement du sac de plastique conventionnel et à prévoir des options de rem­placement ayant la plus petite empreinte pos­sible sur l’environnement.

Ce que disent les résultats de l’étude

À propos des sacs jetables

Le sac en plastique conventionnel mince est le sac qui a la plus petite empreinte envi­ronnementale dans la catégorie des sacs jetables, laquelle regroupe le sac en plastique oxodégradable, le sac en bioplastique com­postable et le sac en papier.Comme il est mince et léger, sa produc­tion nécessite peu de matériel et d’énergie. Cependant, ce sac a une empreinte envi­ronnementale plus importante quand il est abandonné dans l’environnement.Il bénéficie d’un haut taux de réutilisation (77 %) comme sac à ordures. Il est aussi moins polluant qu’un sac en papier.

À propos des sacs réutilisables

Les sacs en plastique réutilisables ont l’avan­tage d’être généralement plus grands et plus robustes que les sacs jetables. Sur la base d’une utilisation par semaine, ces sacs doivent être réutilisés minimalement entre 35 et 75 fois pour que leur influence sur les indicateurs environnementaux soit équivalente ou meilleure que celle d’un sac en plastique conventionnel.Le sac en coton étudié n’est pas recommandé en raison de son influence négative sur la santé. Il faut qu’il soit utilisé entre 100 et 2954 fois pour que son empreinte soit équivalente à celle du sac en plastique conventionnel.LE SAVIEZ- VOUS ?Une clientèle bien informée et sensibilisée adoptera plus facilement un meilleur comportement.Les comportements des Québé­cois quant à l’utilisation des sacs d’emplettes se sont grandement transformés, dans les dernières années. Déjà, en avril 2008, le Code volontaire de bonnes pratiques sur l’utilisation des sacs d’emplettes avait permis de réduire de 52 % la consommation de ces sacs, qui est passée de 2 milliards de sacs à moins d’un milliard annuellement.Les sacs d’emplettes réutilisables sont, depuis 2010, le produit écores­ponsable le plus utilisé par les Qué­bécois, selon la plus récente édition du Baromètre de la consomma­tion responsable. Celui-ci indique qu’il y a une volonté claire chez les consommateurs de repenser les modes de vie et de consommation.

Pour consulter l’étude complète et les faits saillants de l’ACV des sacs d’emplettes, rendez-vous sur le site de RECYC-QUÉBEC

QUELQUES SUGGESTIONS POUR ARRIVER À ÊTRE UN COMMERÇANT ENCORE PLUS RESPONSABLE :

1. Informez votre clientèle

Votre municipalité a adopté un règlement pour bannir les sacs de plastique à usage unique ? Informez-vous auprès de celle-ci afin d’obtenir du matériel pour sensibiliser votre clientèle ou pour l’informer quant à la date à laquelle le bannissement entrera en vigueur. Des clients prévenus et informés seront plus réceptifs au changement.Cette communication pourrait s’articuler autour de plu­sieurs axes. Par exemple, vous pourriez offrir une formation à vos employés, diffuser des messages sur le site internet du magasin et sur les réseaux sociaux, procéder à de l’affichage à l’intérieur du magasin (affichettes sur les tablettes et aux caisses, entre autres) ou dans le stationnement, imprimer des messages directement sur les sacs, etc.

2. Visez la réduction à la source

Ne pas utiliser de sacs jetables demeure la meilleure option en tout temps. Passez le mot à vos clients, par exemple en leur demandant à la caisse s’ils ont besoin d’un sac ou s’ils ont un sac réutilisable avec eux.

3. Encouragez la réutilisation

Pour réduire la quantité de sacs réutilisables en circulation, vous pouvez mettre à la disposition de vos clients des bacs de récupération afin qu’ils puissent y déposer leur surplus de sacs réutilisables.

4. Choisissez un sac qui a une faible empreinte

Avant d’opter pour un type de sac en particulier, informez-vous à propos des empreintes environnementale et économique de chaque type de sac en fonction des résultats de l’ACV. Vous devrez bien évidemment tenir compte de votre secteur d’activité (alimentaire ou autre) et du type d’achats spontanés ou planifiés de votre clientèle au moment de faire votre choix de sac. En bref, peu importe le ou les types de sacs que vous déciderez d’offrir à votre clientèle, n’hésitez pas à l’informer du nombre de réutilisations requises pour que l’empreinte potentielle de ces sacs sur l’environnement soit équivalente ou plus faible que celle du sac en plastique conventionnel