Depuis quelque temps, l’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres dans le domaine des ressources humaines. Autrefois considérée comme inaccessible pour les petites et les moyennes entreprises, cette technologie connaît une vraie démocratisation qui nous transporte peu à peu dans l’ère d’une quatrième révolution industrielle.
D’après Abderazzak Mouiha, scientifique de données chez Jobillico, « les outils ayant recours à l’intelligence permettront aux entreprises de gagner beaucoup de temps et d’argent relativement à leurs activités de recrutement. Les machines pourront bientôt être en quelque sorte « responsables » de certaines tâches administratives, ce qui permettra aux employés des RH de se concentrer sur des tâches plus stratégiques. » Plus précisément, les différents outils liés à l’intelligence artificielle pourraient aider un recruteur dans son travail en effectuant les tâches suivantes :
- structurer automatiquement les données liées aux candidatures reçues ;
- vérifier la réputation sociale des candidats ;
- réduire la participation humaine à différentes tâches d’analyse de CV ;
- faire ressortir (« scorer ») des CV par rapport à l’information qui y est inscrite et aux exigences d’un poste à pourvoir ;
- extraire des connaissances selon différents critères dans un document contenant du texte (fichiers Word, courriels, documents PowerPoint, etc.), devrait également faire sa place parmi les solutions offertes aux recruteurs. En effet, d’après Djibril Bah, chef de la technologie chez Jobillico, « cette méthode (text mining, en anglais) peut facilement traiter les données inscrites dans un CV ou une lettre de présentation afin d’en faire rapidement ressortir les informations importantes et pertinentes pour l’embauche d’un nouvel employé. De cette façon, un recruteur n’aurait plus à lire l’ensemble des CV reçus pour évaluer la pertinence de chacun. »
L’arrivée de l’intelligence artificielle dans le quotidien des recruteurs aura donc une influence très importante sur leur rôle au sein d’une entreprise. Leur façon de réaliser leur travail devrait changer, tout comme les attentes de leur employeur par rapport à leurs connaissances et leurs compétences liées aux nouvelles technologies. Voilà plusieurs défis qui touchent autant les professionnels, les entreprises et les institutions d’enseignement qui auront à former les recruteurs de demain.
Pour les chercheurs d’emploi
Les chercheurs d’emploi pourraient, eux, mettre moins de temps à trouver des offres qui leur correspondent. Par exemple, grâce aux outils d’analyse de mots-clés, comme le match parfait de Jobillico, un candidat pourrait se voir suggérer, seulement en déposant son CV sur une plateforme et en créant son profil, différentes offres reliées à ses expériences, ses champs d’intérêt et les offres d’emploi pour lesquelles il aurait déjà postulé.
– explique Djibril Bah
On peut également penser qu’avoir recours à l’intelligence artificielle pourrait éliminer certains préjugés inconscients des recruteurs au moment de faire les premières analyses de candidatures. En effet, les programmes informatisés ne seraient pas influencés par le sexe ou la connotation culturelle associée au nom d’un candidat ou d’une candidate, à moins que certains biais s’infiltrent dans la programmation de ces outils qui, après tout, sont créés par des humains !
Intégrer l’I.A. dans le processus de recrutement pour profiter de l’intelligence artificielle dans son recrutement, il faut d’abord investir temps et, surtout, argent. Il faut aussi être en mesure d’attirer les talents qui auront les connaissances et les aptitudes pour développer des outils intelligents.
– explique Djibril Bah.
L’avenir du recrutement à l’ère du numérique s’annonce très prometteur, mais aussi rempli de nouveaux défis. Autant les entreprises, les recruteurs que les chercheurs d’emploi devront ajuster leurs façons de faire afin de profiter au maximum de ces nouvelles technologies.